Mickaël Correia, le conteur d’histoires

Il est euphémique de dire que, dans l’époque actuelle, il est bien peu de raison de se montrer optimiste si l’on défend une vision populaire du football. Des transferts démesurés aux salaires mirobolants touchés par une poignée de footballeurs en passant par la mise à mal de la culture ultra – voire de sa mise à mort programmée – par les autorités, tout semble aller dans le sens d’une extension du domaine marchand dans le football. En d’autres termes, moins euphémiques, on peut dire que nous sommes sans doute en train d’assister à ce qui ressemble d’une manière ou d’une autre au triomphe du foot business, celui qui se soucie bien plus du téléspectateur chinois situés à des milliers de kilomètres que du supporter qui dépense temps, argent et énergie pour animer la tribune.

En regard de ce tableau bien morose, il serait aisé et confortable de baisser les bras, d’entonner ce chant lugubre qui explique qu’il n’y a rien à y faire, que c’est le sens de l’histoire et tant pis pour ceux qui refusent de voir le football caricaturé en vulgaire produit. On peut aussi se lever contre cette logique inique et obscène pour lutter contre les tendances mortifères qui parcourent le monde du foot. C’est le choix résolument fait par Mickaël Correia dans Une Histoire populaire du football. Plutôt que d’écrire un pamphlet sur le football professionnel actuel et ses dérives, l’auteur prend le parti – génial selon moi – de montrer comment le football a, depuis son origine, comporté une forte composante populaire et, osons le terme, révolutionnaire. Lire la suite « Mickaël Correia, le conteur d’histoires »