Individus et collectifs

« Coupe du Monde des CSC » ou « Coupe du monde des penaltys » font désormais partie des expressions reprises en chaîne au moment d’évoquer les similitudes et les points communs des premiers matchs de cette édition russe.

JHE, l’heure du choix

Deux semaines se sont écoulées depuis la folle soirée européenne qui a vu l’Olympique de Marseille triompher du RB Leipzig. Si la qualification n’a pas manqué de faire couler de l’encre dans tout l’Hexagone c’est bien l’ambiance du Vélodrome qui a marqué les esprits. Les épithètes accolées au « public marseillais » tendent parfois vers le surréel, sans pour autant s’éloigner d’une vérité faite d’allégresse et de bruit assourdissant. Deux semaines se sont écoulées et depuis rien ne semble faire chanceler les Olympiens de leur petit nuage. Ni les valeureux Troyens et encore moins les apathiques Lillois n’ont su mettre à mal une symbiose terrain/tribune frôlant l’idylle.

Cela étant, il faudrait faire preuve d’une méconnaissance crasse de l’histoire olympienne pour songer que l’atmosphère soit aussi radieuse que le laisse penser ces deux dernières semaines.

L’hypocrite lutte contre le racisme dans le football

Parfois, il arrive que des événements se produisant à intervalles très rapprochés jettent en pleine lumière des éléments que certains voudraient bien mettre sous le tapis. Ainsi en est-il de la question de la lutte contre le racisme dans le football. La semaine dernière, en effet, à quelques jours d’intervalle nous avons vu éclater l’hypocrisie de cette lutte. Alors que le racisme est un fléau qui frappe bien évidemment le football comme l’ensemble de la société, rien ne semble effectivement fait pour lutter contre celui-ci. Mardi dernier, en Russie, Ousmane Dembélé s’est plaint d’avoir été la cible de cris de singe. La Russie est malheureusement connue pour ces actes nauséabonds et il n’est guère rassurant de savoir que dans quelques mois la Coupe du Monde s’y tiendra. Quelques jours plus tard, l’UEFA clôturait l’enquête pour racisme après le match Atalanta-Dortmund au cours duquel Michy s’était plaint des mêmes agissements.

L’absence de sanction prise par l’instance européenne n’a pas manqué de faire réagir le joueur qui, dans un tweet acéré, a ironisé sur le fait que cela (les cris racistes) devait sans doute être le fruit de son imagination. Au-delà du simple cas de Michy, cette succession d’événements pose profondément la question de la volonté réelle des instances de lutter contre le racisme. Loin des postures moralisatrices et autres incantations qui ne servent pas à grand-chose, il est, me semble-t-il, urgent de repenser totalement la manière que le football adopte pour lutter contre le racisme. Dès lors que l’on accepte que le racisme soit un problème systémique les quelques réponses parcellaires ne peuvent pas être pertinentes, c’est précisément tout l’imaginaire de la lutte qu’il faut revoir si l’on souhaite lutter réellement contre ce fléau.